Instinct maternel : acquis ou inné ?
La mère semble naturellement apte à s’occuper de son bébé, mais développe progressivement ses compétences en étant à l’écoute de ses besoins.

Répondre aux besoins primaires du nouveau-né
Pour Freud, le fondateur de la psychanalyse (1856-1939), les besoins physiologiques du nouveau-né passent avant les besoins affectifs. C’est par les soins qu’elle lui dispense, la nourriture qu’elle lui propose que la mère lui apporte son amour et répond à ses pulsions orales et notamment le besoin de succion.
Apprendre à le connaître
Selon Donald Winnicott (1896-1971), célèbre pédiatre et pédopsychiatre anglais qui a conceptualisé le thème de la mère « suffisamment bonne », le premier devoir de la mère même si est elle biologiquement prête à s’occuper de son bébé, est d’apprendre à le connaître pour s’adapter à ses besoins. C’est par cette expérience et non par des connaissances théoriques qu’elle devient maternelle. Il estimait que plus elle en savait sur son enfant, plus elle prenait confiance en elle et en son propre jugement. C’est cette compréhension mutuelle qui crée la relation affective et permet au nouveau-né de se développer naturellement, sans recours extérieur, et à la mère d’être moins angoissée sur ses compétences.
Apaiser ses angoisses
Pour Mélanie Klein (1882-1960), psychanalyste anglaise qui inventa la psychanalyse des enfants, de la naissance à trois mois le bébé connaît des angoisses fortes, manifestées par des pleurs, des cris, qu’il faut prendre en compte comme des appels, comme une manifestation d’une souffrance. Selon elle, « les bébés passent vite d’états de gratification complète à des états de grande détresse ». C’est selon elle, durant cette période, que le noyau du Moi se constitue et sa solidité dépend de la qualité affective de son environnement.
Ecouter la mère qui est en nous
La psychologue et psychothérapeute Isabelle Filliozat explique que l’attachement est physiologique avant d’être psychologique. La mère reconnaît l’odeur de son enfant dès le deuxième jour. Des expériences ont montré que lorsque la mère restait au contact de son bébé posé sur son ventre au moins trente minutes après la naissance, ses compétences en termes de reconnaissance des cris et des odeurs étaient nettement améliorées.
Le pédiatre Philippe Grandsenne recommande d’oublier à la maternité la montre, le pèse-bébé, le cahier de surveillance : « si nous vous autorisons à rentrer chez vous, c’est que vous n’avez plus besoin de nous ni de tout cet attirail, et votre bébé non plus ».
Aldo Naouri, pédiatre et psychanalyste de formation, est tout aussi rassurant : « sachez que même si tout et chacun s’évertue à vous dire le contraire, que nul mieux que vous ne sait ou ne peut savoir ce qu’il convient de faire pour votre enfant, pour ce bébé qui est le vôtre - et pas celui de la médecine, de la psychologie ou de la mode - pour ce bébé que votre corps, et votre corps seul, vient de mettre au monde des vivants».
La rédaction de BébéVallée
Des méthodes d’accouchement (notamment la méthode Leboyer) permettent de réduire la violence du passage du milieu intra-utérin au monde extérieur : semi-obscurité, le cordon ombilical n’est pas tout de suite coupé... Les enquêtes réalisées auprès des nouveau-nés bénéficiaires indiquent que les troubles du sommeil et de l’alimentation après la naissance sont très fortement réduits, voire inexistants.
Le saviez-vous ?
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